Le soleil tombe une fois de plus à l'horizon de Daggerfall alors que l'ombre de sa cathédrale s'étend sur la capitale, plongeant progressivement la cité dans l'ombre de la nuit. C'est à ce moment précis que j'opère mes petites pratiques ... Le rituel commence, je passe par la place du marcher, occasionnant quelques sourires aux marchands rangeant leurs établis, je leur file un coup de main, je leur souris, il me le rende, les yeux emplis de reconnaissance.
Je vagabonde ici et là, bousculant par erreur quelques roturiers distrais par le remue ménage s'initiant sur la grand place. Je profite que la foule s'amasse pour disparaitre au coin d'une rue, faisant le compte du butin de la soirée : une centaine de pièces, quelques bijoux et cette pierre étrange mais qui doit valoir un bon prix.
- L'ombre des écuries n'est pas le meilleurs coin pour compter son butin ...
Je me retourne, deux pillards me bloquent le passage, je regarde autour de moi, deux autres m'empêchent toute retraite par l'arrière du bâtiment. Je lève les mains en guise de reddition.
- Que puis-je pour vous messieurs en cette belle nuit de ...
Un choc à la tête me fait perdre quasi connaissance, m'écroulant au sol. Je sens les mains des brigands fouiller mes poches et me délester de mes biens mal acquis.
- C'est quoi ça Charli ?
- Un couteau trop émoussé pour égorgé quoi que ce soit.
- Attend on va essayé sur notre ami ...
Alors qu'il approche ma vieille lame de ma gorge, un garde intervient :
- HALTE !
Pris par surprise, ils lâchent l'arme blanche et détalent dans les rues, me laissant gire à moitié assommé, habillé de vieilles guenilles et de mon poignard inoffensif. Je me relève tant bien que mal, cela devait faire une heure, ou deux que j'étais au sol. La lune pointe haut dans le ciel ... Ha ... ma tête ... Je passe la main sur mon crâne couvert de sang.
Une nuit de plus, j'erre dans Daggerfall à la recherche de quoi survivre. Les rues sont désertes à part quelques trafiquants assez habilles pour échapper à l'attention des gardes. Une ombre passe derrière moi, je me retourne, une gente dame, bien habillée, deux bourses bien remplies à la ceinture disparait au coin de la rue.
"Une proie facile, tu vas te refaire Varcinn..."
Je la prends en filature et sort mon couteau à peine aiguisé. Elle semble s'occuper d'un vieux mendiant, accroupi sur lui, elle lui caresse le visage, lui offrant l'aumône certainement. C'est le moment. Je m'approche, tend l'arme devant moi.
- Ma Dame, veuillez ne pas bouger et aucun mal ne vous sera ...
Quelle horreur s'offrit devant moi. Quand elle tourna le visage dans ma direction, sa bouche dégoulinait de sang alors que le vieil homme était blanc comme un linge, deux pointes sur son cou marquant les crocs de la jeune femme.
- Et merde ... une nosferatu ...
Elle sauta sur moi, canines vampiriques en évidence. J'esquivais du mieux que je pouvais mais son habileté me surprit. Sans savoir comment, elle réussit à me désarmer, me plaquant au sol. De vieux souvenirs d'arts martiaux me revinrent, je réussis à me dégager dans une position moins inconfortable mais non moins délicate, nous étions tous les deux pris au piège, moi sur elle, dans une étreinte où si l'un de nous lâchait prise, l'autre reprendrait l'ascendant ...
Plus de couteau en main, le nez sur sa nuque, je sentais ma prise se relâcher. Pas le choix si je veux m'en sortir bien que cela m'écœure. Je lui mords vigoureusement le cou. Je sens ses vaisseaux céder sous mes dents, relâchant un liquide écarlate nauséabond emplir ma bouche. Je maintiens la tension tandis qu'elle s'agite de douleur. Après plusieurs secondes INTERMINABLES, elle devient progressivement inerte dans une immense flaque de sang. Je me redresse, ravale ma salive par reflexe ainsi qu'un peu de son sang ... Ho merde ... NON !
Je m'écroule à mon tour, convulsant quelques instants pour la rejoindre dans un au-delà incertain.
La douleur me réveille, mes jambes me brulent et fument. Je ne suis donc pas mort ? Quand je reprends mes esprits, la peau de mes pieds est calcinée par les rayons du soleil.
Ho non ... non ... non ... Pas ça ...